(Au nom du NOM)
D’un bout à l’autre des continents
L’oeuvre se cabre, en un seul corps
À mesure des signes, lignes, et mots pertinents
Une à une, les villes s’agglutinent
Atomes, systèmes, pourvoyeurs immunitaires
Identificateurs de l’intruse maligne
Il n’en est rien, cette fois, de la douleur exquise
Le doute n’est que trop réel Au bal masqué de la mutation, s’infiltrent les marquises
Le Monde est ainsi donc un univers
Constellé de vies aux allures humaines
Où ragent les révolutions cellulaires
L’avais-je oublié, ou seulement prétendu ?
En voici les sorts Plaintes divines aux accents des Dieux
Vils complots, paroles de Consorts
Mais à quoi bon truquer les mots, si nul n’est sensible aux désordres qui s’y profilent ?
S’agit-il d’être en guerre ou en paix pour détruire ces maux ?
Je compte ici même ces déserteurs, pilleurs de vies, s’offusquant d’une non liberté, décrétée. Je compte là toutes les moqueries jetées en pavés au visage Magdala, prostituée enfantant du monstre, laissant libres les pères fornicateurs et autres violeurs diplomatiques !
Les routes sont désertes, les eaux réapprennent à vivre, l’air se vide de ces particules oxydées, car l’Homme est retranché à ses « gafourn », grottes, cavernes, et cavités de subsistances. La richesse se tasse, comme pour éprouver chaque sentiment, chaque gouvernement, à nous dire à présent de ne consommer que le présent.
Sous les Tweets Trumpeurs, Gaya se bat, corps-à-corps de villes leucocytes et diseases infectieuses.
Qu’en sera-t-il de l’abandon et de la mort ?
.. Au beau milieu d’un océan poissonneux
.. Au Panthéon d’un abysse asséché ?
« Ile à vendre » disait Kali le Karaïbéin !
D’ici, je vois les hyènes-charognards, aux rires diablesques, sucs acides traquant les Pays-Nations, proies précaires, sous l’oeil avide des chasseurs d’indices, au nom du NOM.
Combien en voudras-tu de cette part d’aubaine ?
(Kovidazé)
La tèr i bar pa an vrouy
Koman-koman, li avans
San dékilé
Komsa-la mwin lé né
La tèr-la la sours
Pou mwin bwar, pou mwin manzé
San rokilé, farfar-la mon vi
Mon déstiné
Gaya, mon vyé monmon
Tabèrnak, koman in kou manké bayoun
I fane fénésans
Fanm dobout
Déor lé fané
Krwazé-la anmfané
Fanafout-la sémé
Lanbéli-la séré
M’i vèy larout
Somanké domoun i brav
Sétaki son nafala
Son léklips, son lanbara
Aou Léta, spès langèt ton zanbèk
Fèrm lamoukat-la
Zanfan-la, sa batar la sosyété
Zangiy sindromizé, dann basin zakawèl-gawé
N’i vé pa valal-la
Ti-Kéli pou anmavouz nout vi
Kovid an sigid, pou anpli kadi
Lapriyèr, sanm zépïng Sakré-kèr
Sa zanfan tort, ki anfouti li lé
Kab roékri nout lalfabé
Kinm anbar tout lamèr-bé
Akoz li lé né pou né, koman aou, amwin, nout dé !
Kèl niméro m’i lé ?
Amwin, dann somin-la, Zonm-Fanm débrayé
(Épigrammé)
La Terre n’est pas en dérive
Elle évolue
Sans se perdre C’est comme ça que je suis né
La Terre est source Où je bois et mange Assurément, grenier de vies De destinées
Gaya, ma vielle mère
Tabernacle aux collisions Donne naissance Femme digne
Combien de G au sein de cet ADN Depuis le souffle créateur
Face au Monde
Lame faucheuse
L’extérieur est éffacé Les rencontres solidarisées
Les peurs essaimées
Les plaisirs confinés
Je regarde les rues
Et ceux qui bravent
Chacun ses vacances
Son éclipse de lune, ses embarras
Toi, État insouciant, ( « de ta mère »)
Agite-toi
Ce 19 est audace courônnée
Virus syndromisé, cellules affolées
Nous n’en voulons pas de ce bâtard
Nouveau-né pathogène
Coccus virulent, à remplir les caddies
Les prières, et Sacré-Coeur épineux
Mais ce révélé, aussi belliqueux soit-il
Pourrait réécrire nos alphabets
Retracer nos territoires
Car il est né pour vivre, comme toi et moi !
Quel numéro suis-je ?
Moi, dans cet ensemble, d’Homme-Femme débraillé.
(Konfiné) Konfiné dann lâ-la, ladan
Pa konfiné déor
Konfiné dann ron-la
Loron nout anou minm Loron nout kor, an kaz gansé Konfiné
Konfiné dann laglas pandiyé
Pa konfiné dann réyon Ayot Konfiné dann fatra léspri-la
Fatra nout vi, ranpli diryon kalot
Fatra koka-la fine ansigid pyé kola-la Konfiné wa di, privé lésans Privé karo karé nout libèrté
Koman lovan sirwa san lélan
Pou sèy souf dann lawal kanot Monvèr Koman dolo siklone privé laravine
I koul an débord ziska dann li Lasid Konfiné pou konfiné Ala nou là, an ron kabaré, valé-valé Pou désot kotri fanafouté, kinmsa zanfan Bondyé Ala nou là, kèr maroné dann galimatya kovidé Ousa, fo trouv ranpar pou dématé Pou dégobé, pou sové Konfiné wa di Mé kan sora fini komdi Mémé Kosa wa fé Wa ras kal-la, wa désèr laryaz karyol-la Wa kour karté Si lalïng saryolé, pou arkomansé ?
Sansa..
Wa dékonfine an bouké zazalé té aspèr lafré Wa pèt an roz démavouzé sanm fimyé
Wa klor an brin langilang, zétwal-anounasé Wa lèv an fouzèr, lopwin zanfan-la déroulé Wa klat an kapok-zava, flèr-koton dann galé Wa lyane an Marliépou, Lotis-sakré, gous-vaniyé
Sansa, kwé wa fé
Pou dékonfine pou d’vré Pou démay gatir an bouké Pou dévouv out lâm anmaré dann bra lamor lasosyété ?
Sansa, kwé wa fé Pou pa parèt kor-vidé*
(Confiné)
Confiné à l’écueil
Pas dehors
Ici et là
Au sein du cercle Île-corps, gîte aménagé
Confiné
Au miroir accroché
Pas aux rayons d’ Hayot
Confiné aux fatras de l’esprit Nos vies, remplies de duretés
Où le Cola s’est emparé du Kola
Confiné direz-vous
Privé d’essence, de libre circulation
Comme vent-suroît éventé Cherchant gréement aux canots d’îlet
Comme pluies cycloniques privées de ravines
Débordantes aux lits des cités
Confiné pour confiné
Nous y voila, au noyau familier, à se retrouver
Pour se protéger, du nouveau-né
On est là, Marrons fuyant l’actualité
À trouver remparts à s’échapper Se déférer, se sauver
Confiné diras-tu
Mais une fois terminé, disait Mémé Que feras-tu
Enlever la cale, dessérer les sabots T’empresser aux lignes Caddiées
Pour recommencer ?
Ou alors..
Renaîtras-tu bouquet, azalée printanier Éclat de rose parfumée, soigné de fumier
Éclosion d’étoiles, ylang-ylang-annonacée
Panacée de fougères, aux poings déroulés
Explosion de kapok, Java de Millet
Liane d’oeillet, lotus sacré, gousses vanillées
Autrement, que feras-tu
Pour véritablement te déconfiner Te défaire de ces liens réclamés
Te désocialiser de ces accolades pestiférées
Autrement, que feriez-vous
Pour ne pas paraître corps-vidés
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