Et s’ouvre la scène, immensément noire
On le sait, là, gine à peine, où le silence s’impose aux rondes des regards
Pupilles avides, cercles, lignes humides d'y voir
À fermer les yeux, nos âmes ne sont plus que vagabondes, black-mirwar
Aux effets-maginaires, lignes sansitiv, verbes grimoires
Là, où nos ancres sans pieds tourbillonnent, tels loul, ansouké aux ombres banwar
Qu’emporte le temps, puisqu’on le sait là
Là où frémissent les planches, acajous-morange d’une autre histoire
Fibres hurlantes sous les pas impatients du baobab, brodant l’intime mémwar
Sonnez, tonnez à présent
Fluides de jouvence où naissent fleurs de koko, lyane fonnkézèr, largamas lo tan
Gongs aux redondances lyriques, libres soleils, coeur houlé du géant
Jaillissez, m’i wa, wi m’i wa, des rampes lumineuses
Il est là, drapeau aux mille kréol, tanponèr de mots dits, sigidèr de songe
Vers-mendiants cousus d’archipels aux vents juteuses
Il est là, cyclone à rompre le vakoa, funambule tissant de fil an fil
Les vertiges du bib, krwazé de somnambules au cocon sans ver
Il est là, Konteur, content de conter les péripéties, sirandanes et autres dévinay habiles
Il est là, Cyclope à ciel ouvert, d’où fusent les mystères
Plantant aux parcelles éparpillées toutes ses poésies éphémères
Tous ses assauts, à dire au monde naissant la beauté de l’aimant
Et s’ouvre la scène, immensément poème
À rouvrir les yeux, nos âmes ne sont plus qu’iris, imbibés
Qu’importe le temps, puisqu’on le sait là, Waren, Hassawa
(2021-11-20-Pou Hasawa-Dada)
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