Je suis peuple aux mille exodes, essaimé !
Éparpillé sous les vents des cohortes, à chaque marée j’attends une trêve
Suis-je au-delà de la mort, je sens mon coeur battre toujours
De mes yeux aveuglés du feu des météores, je suis les traces de ceux qui courent
Âmes brûlées sous les cendres des paires, Pères sous les pierres, cerclés tels des fèves
Saurai-je un jour si ma Mère s’est enfuie du fatras des assoiffés ?
Toi qui regarde le monde, résigné !
Je suis peuple aux mille sanglots, assigné aux fils des « saigneurs »
Debout, devant chacune de tes frontières, je rêve d’être au bout du chemin
Pour me hisser hors de l’eau, m’extraire du désert, en vain
Je me bute aux lignes des faussaires, ces fous, peigneurs de mirages sans heur
Seras-tu un jour libre d’apprendre à m’aimer ?
(2017-06-03-mots pour maux)
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