J’ai quitté les sols Arraché Volé à mon trône Par les “zingad” De la « kot »
Au gré des vents cupides Des octrois J’ai voyagé « bor-an-bor » De la cale à la vague Pleurant sous les « Sabouk » Du Maestro des camps Coupeur de cannes
…Je n’ai eu cesse de penser à vous
Et, j’ai bâti ce Monde Harassé Fils du « ROY-HOME » Siégeant au « Kalbanon » Sacrifiant mes fils À la Terre et au Dôme Soulevant les âmes Du « fonjon » au « vakwa »
Quêtant chaque jour
Les lignes de mon arbre
J’ai « rodé » ces dunes Pleurant chaque fois
…Je n’ai eu cesse de penser à vous
Si des Dieux Je ne suis qu’homme Vil errant Tributaire Du salut de mes frères (?) Ai-je autant fauté Pour mériter cette peine D’être séparé de vous ?
…J’ai tant de cesse de penser à vous
J’ai quitté les sols Condamné Sans eau et sans feu Et sans un seul Mot d’adieu
Aux supplices de mes guides Et de l’effroi J’ai apposé ton corps Comptant chaque lune Comme indicible espoir M’enivrant du « Véli » Qui chaque jour Te veille
Si du Ciel Je ne suis que Terre Délice De couleurs Comme au temps d’Éden Ai-je autant mérité Pour valoir cette peine D’être si loin de vous ?
….J’ai tant de cesse de penser à vous
Ici Le sel A « soudé » mes lèvres
Mon corps se ploie Les éclats du soleil Me brûlent
Et l’ombre de mon arbre N’y peut rien Ce rythme est le mien
Ouvrir les yeux Suffirait à m’évader En Griot Empreint de Kora Courir encore Le long de toi…
Là, où Les guerres m’ont affamé La Terre s’est pourvue d’ignames Là, où les hommes m’ont enclavé Les montagnes se sont dressées
Mais le sel a « soudé » mes lèvres Jusqu’à taire ma voix C’est donc de mon âme Que s’élève le chantre
Mon corps se ploie Les éclats du soleil me brûlent Et l’ombre de mon arbre n’y peut rien Je n’ai plus de sagaie
Le sel a « soudé » mes lèvres Pour enfanter le monde Me promettant contre silence D’être résonance
Et c’est de là, Du bout des doigts Du Maître Diabaté Que je te dis
« M’bi fé ».
Et l’ombre de mon arbre N’y peut rien Ce rythme est le mien
On dirais un Hainy Theny